Aux Etats-Unis, Joan Didion est une écrivaine mythique. Les deux
oiseaux de nuit que sont Bret Easton Ellis et Jay McInerney en sont
fous, Joyce Carol Oates loue sa voix mémorable, ses articles sur des
faits divers, reflets de la fin des idéaux, ont changé la manière
d’envisager le reportage. Les Français l’ont découverte en 2007, avec
la parution de L’Année de la pensée magique, journal intime né de la disparition brutale de son mari, devenu pour beaucoup un livre de chevet.
On retrouve ce mélange implacable de grâce et de glace dans Le Bleu de la nuit (Grasset),
récit entrepris à la mort de sa fille Quintana, peu après celle de son
époux. On aurait tort de passer son chemin, effrayé par le sujet, tant
cet ouvrage personnel est aussi un miroir lumineux qui interroge tous
les parents sur la place de nos enfants dans nos vies.
Lutte contre les fantômes autant que réflexion sur la maternité, Le Bleu de la nuit,
– référence à ces heures de la fin du printemps qui annoncent les jours
qui raccourcissent et, donc, la fin des promesses – brille d’une
intelligence qui éclaire durablement. "ELLE"
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